Brigade cynophile
Félicité Landrivon, aka Brigade Cynophile est graphiste et organisatrice de concerts. Depuis 2010, elle compose, imprime et déploie une vigoureuse collection de posters annonçants concerts underground et projections indépendantes à Lyon.
Quelle méthode, support ou objet tiers au démarrage
Un minimum d’affinité, d’envie et de connexion.
Morceaux, extraits, anecdotes d’une collaboration en crash et/ou réussie
Félicité est inscrite à la Maison Des Artistes. Par ce biais, elle facture à différents projets réguliers ou commandes institutionnels, comme par exemple avec MC93 (Maison de la culture de Seine-Saint-Denis Bobigny). Félicité a rejoint Doriane Roche au sein de Grand cheval sauvage en 2016 pour le travail de mise en page des supports imprimés du lieu. Le contrat est renouvelé chaque année suivant un deal tacite. Doriane gère les contrats. Les devis sont faits maison, il n’y a pas d’avance. Pour le partage, chacune note ses heures dans un tableau Excel journalier.
En parallèle et en permanence, Félicité dessine des affiches, commandes personnelles peu ou pas payées. Parfois il y a quelques sous au black, c’est toujours la loterie. Quand elle est sollicitée pour des commandes plus institutionnelles (du genre biennale d’art contemporain), elle esquive les déclinaisons. À un autre moment, Félicité partage un rendez-vous prometteur avec un éditeur, mais la discussion se termine avec 150 € sur la table.
« Je pratique l’inverse de l’alimentaire, de la pratique intense et quotidienne, riche d’une matière en test. »
« Le problème avec les commandes c’est que tu te retrouves exécutant de ton propre style. On vient te chercher pour faire la même chose que ce que tu as fais ailleurs. C’est de l’accaparement culturel. On devient prisonnier de son propre style. Oui, c’est de l’esthétique fantasmée. La personne en face vient de l’underground mais fait maintenant de l’art contemporain. Jusqu’où va-t-on dans le cynisme dans ces situations ? On fait de la parodie d’affiche punk pour attirer les étudiants des Beaux-Arts ? »
Via Instagram Fé reçoit des demandes russes ou américaines.
Sans cette partie de travail stable avec Bobigny, Félicité ne sait pas si elle aurait l’espace de continuer à mener ce rythme d’affiches. Depuis un mois, elle est engagée dans un nouvel appel à projets pour un autre théâtre. « Comment est-ce que des contrats fixes changent notre pratique ou le temps de notre pratique ? »